
Place du village de Saulieu / maquette d’escalier en bois réalisé par le père de François Pompon.
1855-1870 L’enfance sous le signe de l’artisanat
François Pompon né à Saulieu en 1855 dans le cœur de la Bourgogne où il grandit en admirant les sculptures et bas reliefs de la basilique Saint Andoche et celles des pierres tombales du cimetière.
A 14 ans, il travaille déjà dans l’atelier de son père menuisier-ébéniste. Il s’essaie aussi à la taille de la pierre chez les parents, marbriers funéraires, de son ami d’enfance Fourchotte.

La Lucane, première œuvre officiellement présentée par François Pompon en 1874.
1870-1875 Les années dijonnaises de François Pompon
Le jour de ses 15 ans, il obtient une bourse de 50 francs du curé de Saulieu qu’il utilise pour s’installer à Dijon comme apprenti tailleur de pierre chez un marbrier.
En parallèle, il suit les cours du soir de l’école des beaux-arts de Dijon avec comme spécialités d’abord l’architecture, puis la gravure et enfin la sculpture.
Poussé par un de ses professeurs, M. Darmon, il participe à un concours de sculpture en présentant sa première œuvre officielle et son premier animal : une lucane. Il gagne le concours.

Le curé de Saulieu – François Pompon 1875.

Sainte Catherine – François Pompon 1888.
1875-1883 Les débuts de François Pompon à Paris et son atelier de sculpture rue Campagne-Première
En 1875, François Pompon arrive à Paris et trouve une place de marbrier funéraire. Il découvre la vie effervescente Parisienne. Sa lucane et sa personnalité joviale lui ouvrent les portes de la Petite Ecole pour continuer d’étudier la sculpture.
Aimé Millet, lui apprend à observer, copier et exercer son regard.
En 1878, à 23 ans, il quitte son emploi de marbrier pour devenir sculpteur à temps plein.
Le peu d’argent qu’il gagne en offrant ses services de praticien le jour est englouti en plâtre et argile pour travailler ses propres sculptures à la lueur de la bougie dans son logement-atelier de 20m2 rue Campagne-Première où il restera jusqu’à la fin de sa vie.
En 1880 et 1881 il présente, au salon des artistes français, des sculptures représentants des habitants de Saulieu dont un buste de son frère jumeaux.
Sans succès, ni espoir. Il n’est pas loin d’abandonner.
Il vit de peu avec sa femme Berthe, couturière, rencontrée à la sortie du chantier de la reconstruction de l’Hotel de ville, où François travaille comme ornementaliste.

Cosette – François Pompon 1887.
1884-1895 Une carrière de praticien, dans l’ombre d’Auguste Rodin
Son buste de Sainte Catherine, les encouragements de sa femme, le hasard des rencontres et le bouche-à-oreille, lui ouvrent les portes des ateliers des plus grands sculpteurs de Paris où il exerce en tant que praticien.
En 1889 Il expose un portrait de Cosette inspiré par les misérables de Victor Hugo. Cette sculpture, très loin des sujets à la mode célébrant la grandeur et la gloire, ne lui apporte toujours pas le succès. Auguste Rodin, alors superstar de la sculpture française, repère cette Cosette et lui propose de travailler dans son atelier.
Au bout de quelques années, François Pompon est chef d’atelier pour Auguste Rodin. Mais son patron n’étant pas très bon payeur, sa situation financière ne s’en est pas forcément améliorée.

Poule Cayenne – François Pompon 1908.

Ours blanc, épreuve en plâtre – François Pompon 1920.
1895-1914 Le retour des animaux dans l’œuvre de François Pompon
Malgré sa vénération pour Auguste Rodin, le manque d’argent oblige François Pompon à trouver un nouvel emploi. Il travaille alors avec René de Saint-Marceaux, entre Paris et le village de Cuy-Saint-Fiacre en Normandie.
C’est un retour aux sources pour le sculpteur qui goutte enfin avec sa femme à une vie paisible. La campagne qui manquait tant à François, l’inspire.
Sur son temps libre, il construit un mini atelier de sculpture portatif pour immortaliser sur le vif et à la glaise des animaux de ferme en mouvement.
En 1906, il présente sa première sculpture animale depuis sa lucane 30 ans plus tôt : une poule Cayenne. Elle dénote au milieu des œuvres des autres artistes.
François a enfin trouvé son style : des animaux en mouvement aux lignes épurées des détails superflus. Mais le succès n’est toujours pas au rendez-vous.
La ménagerie du jardin des plantes lui donne d’autres modèles animaliers que les animaux de ferme : taupe, hyène, foulque, vautour, pélican… et sa première rencontre avec l’ours polaire. Son atelier devient une arche de Noé.

Ours blanc – François Pompon 1921.
1914-1921 La guerre
La guerre est déclarée et l’art n’est évidemment plus une préoccupation.
Son employeur et ami René de Saint-Marceaux décède, le laissant sans travail.
A 65 ans, il est démoralisé. Il retourne à Paris et cherche des petits boulots pour survivre. Berthe souffre de paralysie. Il apprend la mort de Rodin.
A la fin de la guerre. Il se remet à la sculpture et présente son premier ours blanc de 40 cm.
Personne ne le remarque. Pour subsister, il est obligé à contre cœur de vendre des œuvres et leurs moules.
« C’est le mouvement qui détermine la forme. »

Colombe – François Pompon 1921.
1921 Premiers signes de reconnaissance pour le sculpteur François Pompon
Après les années de guerre, la beauté simple et la sérénité qui se dégage des animaux de François Pompon fait du bien. Notamment à d’anciens soldats apprentis sculpteurs qui admirent le travail du sculpteur et prennent des cours auprès de lui dans son petit atelier de la rue Campagne-Première.
En 1921 le “groupe des artistes animaliers” dont il fait partie l’encourage et donne de la visibilité à ses œuvres.
La tourterelle entre au musée du Luxembourg.
On lui commande des œuvres, comme le monument au mort de Cuy-Saint-Fiacre.

Ours blanc de François Pompon au square Darcy, Dijon, Bourgogne, France.
1922 Enfin la consécration pour François Pompon
Son ami René Demeurisse le pousse à faire une version grandeur nature de son ours blanc. Une sculpture monumentale de 2,45 m de long qui a du mal à loger dans son atelier de 20m2.
Il dépense toutes ses économies dans cette œuvre qu’il présente au Salon d’automne. Son ours magistral aux lignes épurées tranche avec l’esthétique de la sculpture réaliste de l’époque. Le succès est immédiat et unanime.
« Et puis, petit à petit, j’élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable. »

Panthère prête à bondir – François Pompon. Fonte posthume en bronze Valsuani.
1924-1933 François Pompon vit enfin de ses œuvres
Le bestiaire de Pompon voyage de Tokyo à New York, en passant par Prague, Stockholm, Amsterdam ou encore Barcelone.
C’est un artiste prisé qui vit enfin de don travail.
Les commandes affluent et il embauche 3 praticiens pour faire des reproductions auxquelles il apporte systématiquement la touche finale.
La maison Victor Hugo lui commande une reproduction de Cosette qui elle aussi a désormais la reconnaissance qu’elle mérite.
Après avoir été maintes fois boudé par sa ville natale, la ville de Saulieu décide de créer un musée dédié à François Pompon.

Condor – François Pompon. Sur la stèle de la tombe de Berthe et François Pompon, cimetière de Saulieu.
1933 Mort de l’artiste
Le père de l’ours blanc quitte notre monde à l’âge de 78 ans, au sommet de sa gloire.
Le musée d’histoire naturelle lui rend hommage en lui dédiant un musée éphémère.
Il est enterré à Saulieu avec son épouse Berthe sous la protection du grand condor qu’il avait sculpté pour orner la pierre tombale de cette dernière.